Bagages Express a écrit : 22 juil. 2020, 18:01
bernard21 a écrit : 22 juil. 2020, 16:55
(cela fait longtemps que je n'ai pas pris le train de 19H et quelque chose pour Pontoise, sur le quai 27 de Saint Lazare, mais si je me souviens bien, photographier la locomotive en tête de quai aurait sans doute attiré des remontrances…).
Par le passé, en l'absence d'autorisation, on allait bien au delà des remontrances.
Au milieu des années 70 sévissait, Gare St Charles à Marseille, un "Sous chef de quai" i traquait les photographes amateurs.
A au moins 3 reprises je l'ai vu surprendre des amateurs de Kodachrome sur le quai.
L'histoire est plaisante et toute aussi vraie, on le devine, que l'épisode de la "Sar
tine", cette fameuse frégate de commerce qui a réellement bouché l'entrée du vieux port, en 1779, dit-on
Et elle s'explique, à mon avis, par les rigueurs du droit répressif de l'époque, ou plus exactement, sans doute, par l'idée que certaines autorités s'en faisaient.
Parce qu'en farfouillant dans ma documentation, en vue de bâtir mes réponses précédentes, et particulièrement dans vieux mon code pénal d'étudiant de 1968 (si, si…!), j'ai retrouvé cet article 79- 4°, alors en vigueur, et qui punissait de la "détention criminelle à temps de 10 à vingt ans" , [ceux qui]
"exécutent des dessins, photographies, levés photographiques (!?)":
l
Probablement qu'à un moment quelconque, la gare Saint Charles avait "intéressé la défense nationale" et que le souvenir en était resté ancré dans l'esprit de certains.
Ou alors que c'est un "tropisme" local, puisque j'ai découvert en farfouillant sur le "oueb", qu'il avait un moment été interdit dans toutes les gares de la RTM (
le métro de Marseille) et à "toutes personnes", "d'effectuer des prises de vue fixes ou mobiles, des prises de
sons, à l’intérieur et à l’extérieur de tous véhicules, stations, gare, dépôts, bâtiments, etc.. sans autorisation expresse de la R.T.M..".
C'était écrit à l'article 17-7 d'un arrêté préfectoral qui, curieusement, n'attachait aucune sanction à l'interdiction.,
Mais le Préfet de Marseille n'était pas le seul à s'être laissé aller à ces choses là : à ce que j'ai pu voir, ses collègues du Puy de Dome, en 2001, de Paris (1978?) pour la RATP, de Corrèze (pour le plateau des Millevaches) ont aussi pris de tels arrêtés.
Il y avait sans doute quelques bonnes raisons locales à cela
(on l'espère, en tout cas!) . Mais, depuis le 1er mars 1994 et l'entrée en vigueur de la nouvelle version du code pénal, elles ont heureusement disparu, puisque celui-ci ne prévoit plus qu'on mette en prison pour 20 ans, les amateurs de photographies.
Et je précise, pour l'occasion,
(la question ne m'a pas été posée: mais comme j'en ai trouvé la réponse...), qu'en aucun cas, même encore aujourd'hui, le fait de photographier sans autorisation, n'exposait à voir ses clichés détruits. Tout au plus risquait-on la "confiscation" de l'appareil, sous le contrôle du juge, et à titre de peine complémentaire, comme c'est encore le cas de nos jours, avec l'
article 131-16 de l'actuel code pénal.
Donc, et c'est là que je voulais en venir, ni un "Sous chef de quai", ni la maréchaussée, n'étaient en droit de conserver l'appareil fautif : l'IGS ou mais les "bœufs carottes" de l'époque auraient
pu du sévir,
et interroger aussi le chef de patrouille sur la légitimité de l'utilisation de la "sirène" de police, non prévue en cas d'intervention non urgente .
Mais on ne refait pas l'histoire, surtout quand elle témoigne d'une façon de vivre que je ne suis sans doute pas le seul à regretter