Revenons à nos moutons, pardon, nos kangourous... En premier lieu, la gare de Provenchères-sur-Fave, d'après W(urmser) III, plan simplifié - j'ai éliminé quelques garages défendus par taquets - et retourné pour faciliter la comparaison, comme les autres plans ci-dessous.

- Au dessus et au dessous du plan, l'équivalent Verlant. Ak signifie avertissement du "sémaphore" K etc.
Dans la signalisation A.L. d'origine, le petit bras de l'avertissement (équivalant au ralentissement) n'existait pas, et le sémaphore double K était à la fois indicateur de direction et signal d'arrêt : exactement la configuration australienne. Il a ensuite pris la signification du RR (la signalisation "vitesse" ayant pris le pas sur la signalisation "direction", mais dans le cas de figure qui nous intéresse, ces indications sont équivalentes).
Les principales différences sont la présence de deux avertissements dans chaque sens (mais ce ne sont pas des répétiteurs) et le report du sémaphore de sortie B sur le tronc commun. C'est donc B qui dépend de l'occupation du canton "up aval", alors que cette occupation concerne "2" et "4" à Outswich.
Pour les leviers de parcours, le block de gare etc. je vous renvoie à WIII. A l'A.L., les aiguilles sont systématiquement verrouillées, pas de talonnage des lames. Par rapport à la plupart des gares de VU françaises, la signalisation est pléthorique.
Passons au P.L.M. :
Les petits points rouges sur la voie sont des pétards, les barres bleues des verrous (ici uniquement en voie directe), les petits ronds sur les pointes d'aiguille des indicateurs de position d'aiguille, présentés lorsque l'aiguille est en position déviée. L'un a une face rouge et l'autre jaune, l'autre deux faces jaunes, et c'est la seule marque de la dissymétrie pratique de la gare. L'unique face rouge est présentée côté pointe pour indiquer qu'on ne peut franchir l'aiguille en déviation qu'après arrêt préalable, ce qui marque l'aspect exceptionnel de V1 en voie de droite.
PLP = point limite de protection du disque. La position en entrée des sémaphores est assez bizarre : s'il s'agissait de protéger l'aiguille en mouvement, on s'attendrait plutôt à un carré, et cette protection est en principe assurée par le disque ; on s'attendrait plutôt à un sémaphore en sortie... Pour plus de précisions, voir WIV.
Enfin au P.O. :

- VS : verrou Saxby, l'équivalent du verrou anglo-saxon, mais ici pour une seule direction. VV : verrou vertical. VVVS : verrou vertical verrouillant le verrou Saxby. DVVS : déverrouillage à distance du verrou Saxby.
Carré blanc à bandes noires : voyant de talon, ex carré.
Disques bleus et blancs : voyants de talon de la voie d'évitement.
Les aiguilles sont manœuvrées à pied d'oeuvre, ainsi que le lancement des verrous Saxby. Par contre, le verrou Saxby de droite peut être déverrouillé à distance, à condition que cette manœuvre soit autorisée par le déverrouillage préalable de sa commande par le verrou vertical VVVS (ne vous étonnez pas si vous ne comprenez pas tout à première lecture !). Ce qui permet d'autoriser le départ d'un train "up" sans se rendre à pied d'oeuvre. Les voyants de talon indiquent, en principe aux agents de la gare, mais comme ils sont munis de pétards aussi, de fait, aux mécaniciens l'état des verrous d'aiguille.
En cas de croisement, le train "up" a été envoyé sur voie d'évitement, donc l'aiguille de gauche est verrouillée déviée par VV et le voyant de talon carré fermé. On peut là aussi le déverrouiller à distance (levier VV), ce qui efface le voyant de talon et permet le départ "down" par talonnage de l'aiguille. Une fois le croisement effectué, il faut se rendre des deux côtés de la gare pour remettre de l'ordre.
Bref, après réflexion, ce n'est pas irrationnel... mais c'est tout de même "un modèle de complexité" (Gernigon) !! Qui a pourtant survécu au moins jusqu'en 2007 (La Rochefoucault).
C'était pire au temps du P.O. avec des carrés non annoncés en place des disques.
Pour les détails, voir WII qui y consacre quelques pages, et présente diverses variantes, dont voici un exemplaire, modifié par l'Etat :
Je vous laisse apprécier les différences... finalement, la version australienne est plutôt simple et rationnelle !
(à suivre...)