Bonjour,
si je puis me permettre de le dire, cela m'a donné le tournis... de lire tous ces calculs
Alors, même si cela m'oblige à me replonger dans des choses que je croyais avoir quittées pour de bon, il y a 8 ans, je m'autorise à vous donner le mien, parce que... je le crois un peu moins...ou un peu plus...
Peut-être, pourra-t'il en être utile à certains.
En "imaginant" un objet pour lequel il lui a fallu d'abord acheter 100€ de fournitures diverses, pour pouvoir le fabriquer
(c'est donc son prix de revient "matières"), l'autoentrepreneur dont on parle devra, pour ne pas perdre d'argent en le vendant, tenir compte de cotisations sociales au taux de 22% et d'une cotisation spécifique de 0,3% pour la formation professionnelle, calculées sur son prix de vente...à venir.
Donc, si je lis bien les documents officiels que j'ai moi-même fournis, plus avant, une équation du genre PV = 100 +(22,3/100 de PV) qui, si je la résous bien, nous amène déjà à un prix de vente minimum, de 128,7€...
Mais, sans le temps passé, ni l'incidence de l'impôt, sachant que dans ce cas, celui-ci sera calculé seulement sur un bénéfice estimé être de la moitié du prix de vente
(50% et non 71%: c'est un artisan et non un commerçant) de 128€, soit, en l'occurrence sur rien, puisque l'abattement est toujours d'au moins 305€.
Autant dire qu'avec de tels montants, l'impôt ne sera pas très élevé, à moins que l'auto entrepreneur ne dispose d'autres revenus qui le rendent déjà imposables; et comme il est rare que les 10% de français qui sont taxés à plus de 15%-20%, fassent de l'auto entreprenariat, l'impôt n'entrera pas réellement en ligne de compte dans le calcul du prix de revient.
Du reste, s'il en allait autrement, l'autoentrepreneur pourra toujours choisir de verser un "prélèvement libératoire" au taux de 1,7% de ses ventes, qui lui permettra de ne pas être imposé dans les conditions normales.
En revanche, il devra s'acquitter d'un autre impôt à partir de la deuxième année: la cotisation foncière des entreprises (CFE), héritière, pour partie des anciennes "taxe professionnelle " et autre "patente", qui représente en général, quelques centaines d'euros à l'année... Une "bizarrerie" du système
De plus, s'il remplit les conditions pour bénéficier de
"l’Aide aux Créateurs et Repreneurs d'entreprise" (ACRE), ses cotisations sociales de la première année d’activité seront divisées par deux,
Bref, et à moins qu'il ne veuille pas vivre de son activité, notre auto entrepreneur devra vendre l'objet en question 128€ + sa marge
(au moins le prix de ses heures de travail), sachant qu'un prix de vente fixé par exemple, à 150€, lui fera payer 33,45€ de cotisations sociales... Donc, un bénéfice de 150-133,45 = 16,55€, soit un taux de rentabilité "économique" de 12%, ce qui n'est déjà pas si mal
(les fonds de pension, qui aiment les profits à deux chiffres, pourraient même commencer à s'y intéresser, et ce serait le début de la fortune...).
Bien entendu, le calcul serait un peu différent, si par choix, ou nécessité, l'auto entrepreneur se devait d'acquitter la TVA : sachant néanmoins que celle-ci n'augmenterait ses coûts, dans la cas envisagé que de...3,31€
(20% de 16,55€), et pourrait même l'amener à les réduire au début, par le jeu de la "récupération" de la taxe payée aux fournisseurs et équipementiers.
Ps: pardon d'avance, car c'est un peu polémique ce que je vais écrire : mais mon expérience et le rapport de l'inspection des finances et de l'igas que j'ai évoqué plus avant, montrent que l'auto entreprenariat sert avant tout, de nos jours, à assurer une couverture sociale à ceux qui n'en ont pas, et à éviter à des donneurs d'ordre pas très scrupuleux, de payer des cotisations sociales, en s'évitant d'embaucher des salariés pour "faire le job" dont ils ont besoin (c'est, par exemple, le modèle économique des "livreurs de pizza", des chauffeurs de VTC, voire de ceux des camions qui encombrent nos autoroutes etc, etc...).
Mais, le plus souvent, bien sur, ce n'est qu'une fraude... Et la Justice ne s'y trompe guère, en général, sauf qu'à ma connaissance, elle n'a encore jamais été saisie, du cas d'un autoentrepreneur fabriquant pour le compte d'une marque de "petit train". Tout reste donc possible