Forum du Zéro

Concernant l'EP, je n'ai pas plus d'explication à propos de l'éloignement (nature du terrain/utilisation simultané par un autre industriel). Mais il servait bien à l'approvisionnement en charbon via un système de transbordement par gravité.

La rue Maberly porte ce nom car avant que Cosserat ne s'installe à cet endroit un autre s'y est installé, John Maberly, un industriel britannique.
Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/John_Maberly

Tu es allé faire tes recherches bien loin!
Il y avait donc un moulin bien avant l'usine textile sur le site, puisque Maberly est mort en 1839.

Où as-tu trouvé mention du déchargement de charbon par gravité? Si tu as des références ou des docs, je suis preneur.

Bonjour Frédéric,
Pour compléter les notes de Fabrice sur l'état actuel du site Cosserat, il existe effectivement une entreprise spécialisée dans le "gaufrage du velours" ; l'activité consistant à bruler la fibre à l'aide de rouleaux chauffés pour orner le velours.
Merci pour ce fil d'informations très intéressant sur la zone de Montières.
A la revoyrure.
Michel

Un résumé de l'histoire Cosserat pour ceux que cela intéresse mais nous nous éloignons du sujet principal qui est la voie mère
http://www.encyclopedie.picardie.fr/Cosserat.html

Merci à vous deux pour les précisions.
Concernant le trafic de charbon, on pourrait sans doute trouver des précisions aux archives départementales si, comme c'est probable, les archives Cosserat y ont été versées. Mais, tu as raison Fabrice, c'est un détail qui demanderai trop de recherches et qui nous éloignerait du sujet initial, alors je ferai l'impasse.
Recentrons nous sur l'inventaire des EP, avec à suivre, la voie mère elle même et ses nombreux EP que les cheminots du cru nommaient "le petite zone".

A suivre...

Eiffel a écrit : 07 déc. 2019, 18:12 Merci à vous deux pour les précisions.
Concernant le trafic de charbon, on pourrait sans doute trouver des précisions aux archives départementales si, comme c'est probable, les archives Cosserat y ont été versées. Mais, tu as raison Fabrice, c'est un détail qui demanderai trop de recherches et qui nous éloignerait du sujet initial, alors je ferai l'impasse.
Recentrons nous sur l'inventaire des EP, avec à suivre, la voie mère elle même et ses nombreux EP que les cheminots du cru nommaient "le petite zone".

A suivre...

quel que soit le mode de transport du charbon du wagon à l'usine, si les métiers étaient entrainés par la vapeur, il semble raisonnable de penser que celui-ci soit apporté par rail! (sans doute par péniche avant cela). que le quai soit éloigné de l'usine elle-même n'est pas non plus irraisonnable afin d'éviter aux belles étoffes d'être salies par les poussières de celui-ci...

mais oui, même si c'est passionnant, on s'éloigne!!!

Pour la suite de la visite je vais vous décrire les installations au fil de l’eau, pardon de la voie, manquant d’éléments pour établir une chronologie exacte des implantations. La logique sera donc géographique.

Nous quittons donc la gare de Montières pour nous engager sur la voie mère par une courbe à gauche qui nous fait passer derrière la distillerie, puis laisser l’aiguille d’accès à l’EP Cosserat à notre gauche.
La voie continue en ligne droite en accotement de la rue Sully côté nord. Une aiguille à droite permet de traverser la rue et de donner accès à 2 EP côté sud.

L’EP Mory :

Et nous retrouvons la distillerie ! Souvenez-vous, lors de la présentation de la distillerie, je vous avais dit que les locaux avaient été utilisés par d’autres activités dont une entreprise de transport. Voici donc la société Mory qui est embranchée sur la voie mère par ce que nous pourrions appeler l’EP n°3, perpendiculaire aux deux précédents, et desservi par refoulement.


L’accès à l’EP impose une double traversée de la rue Sully : une fois pour rejoindre l’accotement sud, et une fois pour refouler sur l’EP. Ces 2 traversées se font en plein virage et sans barrières de PN. Il existe juste des feux routiers commandés à pied d’œuvre par l’agent de desserte, ce qui n'est pas sans provoquer quelques frayeurs dues au manque de respect de certains conducteurs routiers...

Le trafic est essentiellement composé de wagons couverts concernant des activités de stockage et de distribution en sous -traitance pour des clients de l’embranché. Il est donc très fluctuant.
Des wagons couverts sur l’EP en 1962.

Aujourd’hui les locaux ont été repris par un récupérateur de ferraille, mais sans aucun trafic ferroviaire.

A suivre…

Petit retour en arrière sur l'usine Cosserat, avec la découverte de quelques documents photographiques.
Malheureusement rien d'autre sur les installations ferroviaires, mais ces vues m'ont paru intéressantes pour illustrer le débat.

Une vue de la salle des 500 métiers

La roue Sagebien

L'intérieur de la salle des machines. Admirez le décor des murs!
La taille du piston et de la roue sont impressionnantes

L'extérieur de la chaufferie, état actuel. La cheminée a perdu une bonne partie de sa hauteur

Voilà c'est tout, nous reprendrons bientôt notre balade le long de la voie mère, avec la visite de l'EP de La Ruche.
A suivre...

Continuons la visite.

Nous sommes donc toujours sur le côté sud de la rue Sully et nous nous dirigeons maintenant vers ce qui est le plus gros EP de la voie mère.

L’EP La Ruche Picarde :
Vous connaissez sans doute tous les magasins de La Ruche Picarde et leurs enseignes rouges et blanches.
La Ruche est une entreprise familiale basée à Amiens. Nous sommes au début du 20éme siècle et c’est le règne des Familistère, Coop et autres Goulet Turpin, toutes ces petites épiceries de quartier où nous faisions nos courses avant l’avènement des grandes surfaces…

La Ruche, donc, essaime dans tout le nord et l’ouest de la France et dans l’entre deux guerres, crée un grand entrepôt (aujourd’hui on dirait une base logistique) sur un terrain de 7 ha dans le quartier de Montières. L’accès routier se fait par la rue d’Abbeville, tandis que l’arrière du terrain donnant sur la voie mère, un EP est créé pour la réception des wagons. Sa configuration est telle qu’il doit être desservi en refoulant depuis la gare, heureusement assez proche.

La surface bâtie, de 23000 m2, considérable pour l’époque, consiste en 4 halles parallèles en béton armée reliées au sud par un bâtiment transversal. Les halles sont desservies par 7 quais de déchargement ferroviaires longeant la totalité des bâtiments, 3 voies de stockage et une voie desservant la cour. A l’époque, le trafic routier est anecdotique, et la quasi-totalité du trafic fait donc appel au fer, d’où l’importance des quais dédiés aux wagons. Seules les extrémités des bâtiments côté nord, sont desservies par camions.

L’EP de La Ruche : en bas, l’accès routier sur la rue d’Abbeville, en haut l’accès de l’EP greffé sur la voie mère. En haut et à gauche, la distillerie et la gare.

D’autres bâtiments (embouteillage des liquides) seront bâtis par la suite entre les halles et la voie mère.

Les trafics sont variés et concernent uniquement des arrivages avec de nombreux wagons couverts et des citernes alimentaires. C’est l’époque des bouteilles consignées et La Ruche possède une grosse activité d’embouteillage à partir de vins et spiritueux reçus en vrac.

Détails wagons en livraison : couverts et citernes à essieux.

Lorsque l’on regarde la configuration des lieux, le positionnement de l’aiguille d’entrée de l’EP très à l’est du site, pose la question des manœuvres internes à l’EP. Comment en effet, aller desservir les voies centrales et celles à l’ouest du site ? La question est posée.

L’EP dessert « en direct » la cour (voie la plus à droite vers l’est) et les quais entre les 2 premiers bâtiments, mais quid des autres voies ?

A suivre...

Ben on peut pas dire que vous participiez beaucoup!
Grand moment de solitude...