Forum du Zéro

Planches de tamponnement : Le travail commence par le fraisage d’une ouverture 2x2 dans la longueur d’un plat de laiton 3x8. Devant faire avec ma petite perceuse PROXXON (la fraiseuse de mon atelier cévenol étant pour l’instant inaccessible), je déplace sa courroie sur une vitesse rapide et règle la butée de profondeur sur une cale d’épaisseur adaptée. Réglée ainsi, je fais de modestes passes de 1.5/10. Finalement le job se fait bien sans être trop lassant. Le fraisage n’est pas stressant, c’est l’outil qui assure la précision et la qualité de finition sans que l’on ait besoin de rester trop concentré. Perçage : deux cales définissent la position de la pièce. Après avoir réglé le mandrin au droit du premier perçage, on place manuellement et successivement chacune des quatre planches de tamponnement. Puis, on règle l’outil sur le perçage suivant. Pour réaliser l’arrondi d’un angle droit , à défaut d’une machine numérique, je procède en 3étapes. La première : dans notre exemple, pour une courbure de rayon 1.9mm, la face plane qui coupe au mieux l’angle droit s’ouvre sur une largeur de 1.6mm (voir figure). Limer en s’aidant du reflet de cette face pour estimer sa largeur. Deuxième étape : on lime de même les deux petites faces latérales à 22.5° (à peu près) de largeur 0.8. La dernière étape a quelque chose de magique que je ne me suis jamais vraiment expliqué : en tenant la lime toujours parfaitement alignée dans l’axe de rotation, on enroule, dans un seul sens de déplacement, un mouvement de limage autour de la pièce. En deux ou trois passes, toute aspérité disparaît et pour peu que l’on utilise une lime douce, la surface se polit.

On soude sur l’avant, l’entrée du puits du crochet d’attelage (réalisation à la lime carrée dans un plat d’épaisseur 0,8. ) et sur l’arrière, la semelle support du ressort à lames du crochet, issue de photogravure. Toutes ses soudures sont pratiquées à la SRE réglée sur une position intermédiaire (une centaine de Watt - 40A sous 2,2V).. La pièce de laiton est massive et doit monter en température, mais pas trop rapidement sinon la pointe en carbone va la marquer (de minuscules petits trous résultat de fusions ponctuelles). Achat des crochets (pour les 2 voitures : 4 pour les attelages et 8 pour les crochets de chaînes. Le tout pour un peu moins de 60€... les réaliser à la main m’aurait demandé deux jours). - Je veux pouvoir les visser(M1) Soudure d’une partie filetée M1

Pour la fixation aux vis de l’attelage à choquelle, j’utilise la tige (diamètre 0.6) d’une aiguille. Ce diamètre est trop fin pour l’ouverture 0.8 des pièces jumelles de liaison et « mater » la tige est illusoire. Je réalise un anneau dans un tube de 1mm. La photo suivante explicite la technique permettant de travailler sur d’aussi petites dimensions.
L’anneau est soudé puis limé. La séparation des pièces n’est alors plus visible. Ressort à lames du crochet : On se reportera aux photos précédentes P02-01 et suivantes où la démarche a déjà été présentée. Quelques compléments quant à la précision de découpe des lames.

Limer l’empilement des lames une fois soudées permet, d’une part d’obtenir la largeur exacte voulue du ressort, mais également d’aplanir l’aspect de la face et d’effacer les inégalités entre lames.
La tige d’assemblage est un tube de diamètre 1mm dont l’ouverture centrale guidera la mèche de perçage du ressort une fois terminée.
Il restera à mettre un manchon (plat 0.2) autour des lames au niveau du filetage pour évoquer l’étrier de fixation du ressort au crochet.

Beau travail Daniel. Merci pour le partage.

Bravo pour la réalisation (et les explications !!)

Superbe réalisation, Daniel, de pièces très petites, accompagnée de toutes les explications détaillées. Très intéressant à suivre.

Les grands ressorts à lames des tampons :
Notre berline n’avait probablement pas la mécanique aussi sophistiquée que j’ai empruntée à l’une de ses sœurs, bien plus jeune. Les roues :
Je suspends les tâches sur le châssis pour faire le point sur les roues. Si il y a des appros à prévoir autant les anticiper. A la construction du proto en 2016, j’ignorais l’existence de roues polygonales chez Slater’s. Je me suis alors lancé dans une entreprise fumeuse de réalisation de ces roues. Le principe était le suivant : J’évidais (en enflamment le nylon) une roue Slater’s du diamètre idoine en gardant l’anneau d’acier de la bande de roulement. Puis à l’aide d’un dessin sous 123D Design, j’ai fait réaliser par Shapesway un modèle maître de la partie interne avec lequel j’ai réalisé des moulages. Je n’avais plus qu’à insérer ces derniers dans les anneaux... Bref, de cette initiative peu flatteuse, il me reste, des moulages de l’impression 3D et quelques roues Slater’s... Autant utiliser ce matériel !

Les essieux sont constitués d’une âme en acier inox diamètre 2 dans un manchon de laiton dont la longueur fixe très exactement le paramètre de voie des roues (29.5mm)
Après montage, l’aspect de la roue est à peine passable. Mais elle tourne correctement. Je l’ai légèrement brunie et son essieu ne rouillera pas (ce qui est hélas systématique chez Slater’s)
Retour sur le montage des suspensions. On fait une présentation de l’ensemble pour conforter l’ordre de montage des différentes pièces. Les éléments de suspension ne seront pas soudés, leur emboîtement mécanique assure solidement leur maintien.
On commence par installer les attaches des ressorts à lames. Chacune est fixée par trois rivets (diamètre de tête 0.8, de corps 0.58, perçage 0.6). Pour souder ces 24 rivets (pour les 2 voitures) plus efficacement, on construit une pince qui les maintiendra, le temps de la soudure.

Les deux rivets d’extrémité (de petit diamètre 0.5) qui n’ont aucune fonction mécanique dans notre modèle, sont maintenus par une goutte de soudure liquide. Celle-ci se métallise instantanément sur le laiton sous l’action de la SRE. L’excédent de soudure est brossé à l’eau.

Chaque glissière est maintenue par 6 tiges rondes (0.6). Leur partie visible sur le longeron évoquera une tête de boulon de diamètre 1mm.