Didier Predhomme a écrit : 21 mai 2020, 23:02
L’hypothèse d'un aménagement local pour distinguer la voie paire de l'impaire me parait tenir la route.
Suite de ma réponse précédente mais après l'harmonie, le désaccord:
Car, je suis réservé devant une remarque qui semble vouloir dire que les voies « paires » et impaires » étaient faites pour recevoir et expédier des trains, chacune, indifféremment.
En effet, il faudrait nécessairement en supposer qu'à l'époque de la photographie dont on parle, les trains « à vapeur » circulaient sous un régime de « réversibilité », comme les « électriques », avec, forcément, une signalisation et une régulation leur permettant de le faire « à contre sens », à l'aller comme au retour, en ligne comme en gare.
Je ne dis pas, bien sur, que cela n'a pas pu arriver, puisque Maurice Vilain a écrit
(éditions PICADOR, 1977), que l'Etat a essayé en 1929 un type de réversibilité pneumatique inspiré de celui du Nord, sur des retours à vide de rames sur Paris-Houilles
(et donc au départ des voies 7 à 12 pour Versailles).
Car, la présence, encore une fois, du 3° rail qui est visible sur la photographie des 131T, permet de situer la scène après 1928, qui est l'année où les voies ont été électrifiées entre Paris et Versailles, comme on peut en effet l'apprendre
ICI , deuxième colonne.
Mais, même si la chose peut donc bien être envisagée, en termes de date, il faut néanmoins tenir compte du fait que les machines sont tournées sur la photographie comme pour une marche
vers la banlieue, alors que la logique de la réversibilité est de former les rames de sorte qu'à leur arrivée en gare, la machine soit toujours
« côté heurtoir » et qu'au moment du départ dans l'autre sens, le mécanicien aille tout de suite s'installer dans la voiture de queue, devenant alors celle de tête, le « chauffeur » restant tout seul en cabine.
L'image d'un mécanicien et d'un chauffeur, ensemble, comme sur la photographie, ne « colle » donc pas.
D'ailleurs, des machines ainsi en attente, signaux fermés, portent plutôt à imaginer des trains formés en gare, sur une voie dite » de départ », après une manoeuvre du genre de celle qui est décrite
là
Mais je peux, bien sur, me tromper, d'autant que la présence à cet endroit de deux machines, non attelées entre elles, l'une des deux étant mise, manifestement, en tête d'un train, suscite quand même bien des interrogations.
Didier Predhomme a écrit : 21 mai 2020, 23:02
-Notez que ces modifications font suite aux grands travaux menés par l'Etat en 1909 (ajout du 4 ème tunnel des Batignolles, et agrandissement de la tranchée qui permet de spécialiser les voies)
On en revient donc à l'idée que la photo en question a été prise à Saint Lazare, contrairement à ce que j'avais cru pouvoir laisser entendre dans mon message précédent.
Et, je pense maintenant "qu'on" a tout à fait raison et que je me suis donc trompé à ce sujet, en me fondant sur le fait qu'on
« manquait » d'y voir
« le pont de la place de l'Europe, avec son treillis mécanique célèbre… et que
« les immeubles qu'on aperçoit à droite […] et juste à gauche de la cheminée de la 32-552, ne devraient pas être là ».
Car, en y regardant d'un peu plus près, on distingue bien, tout à gauche sur la photographie, ,
« un petit bout » du fameux treillis métallique, entre l'abri de la première machine et l'extrémité du corps cylindrique de la seconde.
De même, on peut penser que les deux
« toits » de bâtiment qui sont visibles juste au dessus, ne sont rien d'autre que ceux des
« halles messageries » de l'Ouest établis entre le rue de St Petersbourg et le boulevard des Batignolles, lors de la suppression des tunnels du même nom
(à la place de la « cheminée » que l'on voit sur d'autres photographies plus anciennes et dont l'absence ne constitue pas, alors, un argument, comme je l'ai cru).
L'on est donc bien à Saint Lazare et les toits en question sont bien ceux des « locaux techniques de la
"tranchée des Batignolles" où ont été construits, en particulier,
"le poste d'aiguillage en surplomb des voies».
Mais, si je puis me permettre, sans doute pas en 1909, au moment de la percée de la galerie sous la rue de Rome pour l'ancienne ligne d'Auteuil : plutôt après 1925 et la fin de la démolition de tous les tunnels
(sauf la galerie), pour établir ce qu'on a appelé la « tranchée des Batignolles » et qu'on voit ici :
Bon, j'arrête là, sur Saint lazare...
Car, à vrai dire, ce que j'espérais bien savoir, c'est pourquoi, plus de 25 ans après cette photographie, il y avait toujours des « carrés inversés » du genre de ceux-là
cliché extrait de Loco revue n° 815 de juin 2015
Car là, pas question de code des signaux de l'Ouest ou de l'Etat : on est sous régime Verlant-SNCF, et même si ces signaux sont sans doute un héritage de l'ancien Peuleumeu, je ne vois pas bien pourquoi les damiers des carrés sont dans un sens sur une potence et à l'inverse sur l'autre…
parc qu'on n'est quand même pas loin, d'un "signal présentant un aspect anormal ou dans une position douteuse", au sens du règlement de la sécurité : on se met à la place du mécanicien d'un dépôt lointain, empruntant pour la première fois la ligne...